Sexe et violence

Description de Sexe et violence

Dans cette bande dessinée, on suit le destin de deux femmes confrontées à la douleur de la perte de l'être aimé. Un militaire en mission est abattu alors qu'il faisait une ronde et sa mort va bouleverser le quotidien de sa femme et de sa soeur. Cette dernière est hantée par des images étranges tandis que sa Belle-soeur se révolte contre cette terrible nouvelle. Pour surmonter leur chagrin, elles vont devoir régler leurs problèmes existentiels respectifs : la première va voir son père pour comprendre son enfance, la seconde va mettre fin à son mariage toxique. Malgré ces tentatives pour avancer, la mort laisse des traces et la souffrance ne diminue pas.

Critique de Sexe et violence

Deux ans après la sortie de King of Nekropolis, le dessinateur croate Dainiel Zezelj revient avec un style unique qui marque immédiatement les esprits. Son noir et blanc dur rappelle l'oeuvre de l'auteur Alberto Breccia, tandis que son éclairage en négatif n'est pas sans rappeler celui de Frank Miller dans Sin City. Le scénario de la bande dessinée est plutôt mince, mais ce n'est pas ce qui importe ici. Zezelj exprime tout à travers son dessin puissamment expressionniste, avec des éclairages méditatifs et des noirs et blancs crépusculaires. Cette plongée dans le deuil et la souffrance donne au ton une certaine dureté et un pessimisme palpable, mais l'art est présent en filigrane. L'auteur aborde des thèmes récurrents dans ses oeuvres, tels que les militaires fauchés par la mort, la ville tentaculaire, le père absent et les graphes salvateurs sur les murs d'une ville qui manque d'humanité. La présence du soleil et le spectre de la drogue sont également abordés dans cette histoire sombre et désespérée. Bien que le scénario puisse parfois être difficile à suivre, Zezelj parvient à capter l'attention du lecteur grâce à son style unique et fascinant.